Deux échanges éclairants avec le professeur Michel Léonard (Science de Service, Système d'Information, Centre Universitaire d’Informatique (CUI) - Université de Genève) Linkedin
avec Lionel Lourdin et Alain Renk
Entretien Michel Leonard Alain Renk ; Échange audio : le 16 3 2023
Contribution Michel, notes Alain (à préciser par Michel s’il veut)
Sur le fond de l’histoire et la thématique des communs, moteur de l’Impact Entrepreuneurship Innobooster
Contexte cognitif
La situation évolue, des fondamentaux cognitifs émergent, dont beaucoup viennent du digital… Des entreprises puissantes qui partagent leurs technologies en open source, des entreprises spécialisées en open source qui sont vendues à plusieurs milliards, des plateformes d’échange de connaissance open source qui sont devenues indispensables aussi bien pour les chercheurs que le grand public.
C’est important, car pour faire de l’innovation radicale qui puisse durer, il est nécessaire que cette innovation soit supportable pour la société. On peut donc considérer aujourd’hui que la thématique du booster dispose d’un contexte cognitif favorable pour des innovations radicales qui bénéficieront d’un contexte d’appropriation favorable.
Preuves
L’autre point est que dans la plupart des cas, défendre auprès d’un financeur une innovation radicale est relativement limité en termes de preuves disponibles, puisque qu’on est en amont du développement d’un procédé, d’une technique, d’un algorithme, d’un produit. Dans le cas du IE_Innobooster, on peut déjà expliquer comment on va agir ; c’est-à-dire qu’on va demander aux équipes d’innovations de développer leurs idées en utilisant le cadre des communs, voire de développer leurs idées sous forme de communs. On va les former pour ça et leur donner le socle nécessaire pour construire des modèles d’affaires profitables.
Confiance
L’ensemble est innovant et en même temps très tangible, il est également facile de s’appuyer sur la littérature scientifique. Le Booster permet de dessiner des moteurs de progression pour la société avec production de valeur économique et sociale.
Cela n’a rien d’une lubie dont les initiateurs du Booster seraient les inventeurs. Cela existe.
Oui le cadre est particulier, mais il est accessible. Pour les examinateurs il est possible de vérifier si ce cadre fonctionne ou pas. Or il fonctionne. Il faudra donner des exemples. Et à partir de ces exemples, les examinateurs pourront construire leur confiance dans la proposition du Booster.
Entretien Michel Leonard Alain Renk ; puis Lionel Lourdin Lieux Ideavox / le 20 3 2023
Take away
À travers le partage de patrimoines informationnels ouverts, les entreprises à impact mises en mesure d’agir par les communs développent la liberté d’entreprendre et d’innover de façon éthique, ce faisant, elles augmentent les chances de réussir l’adaptation du territoire helvétique aux transitions numériques et environnementales.
Pour Michel, les documents et le site sont super intéressants, avec deux remarques ;
#1 Première remarque ; préciser les domaines d’application.
La question des domaines de l’Innobooster.
L’IB a capacité à pouvoir traiter tous les sujets c’est certain.
Mais vis-à-vis des examinateurs cela pourrait sembler présomptueux.
De plus cela pourrait aider de définir des sujets d’application.
Note : voir les thèmes issus du kick off de janvier et les actualiser Pourrait être cadré sous l’intitulé des projets d’entrepreneuriat à impact capables par exemple d’améliorer la qualité de vie sur un territoire (logement, mobilités , espaces publics, parcours de santé), de créer du travail ( fabrication locale, services, création de logiciels
#2 Seconde remarque ; expliciter la complémentarité biens communs / communs
Il est fait mention des communs et non des biens communs
Ce manque est préjudiciable à la compréhension du sujet.
Pour les personnes non familières des communs, ce manque peut entrainer une confusion entre communs et bien communs. Pour les personnes expertes, ce manque pourrait dévaluer la qualité de la proposition.
Pour rappel, au sens d’Elonor Ostrom il y a les biens communs naturels ; eaux, pâturage, poissons et de l’autre cotés les communs qui apportent les questions d’organisation, de répartition, principes d’usage de la ressource…
Pour l’IE_IB, les biens communs sont plutôt des biens communs de la connaissance, non naturels ; artificiels
#3 Penser à la charge cognitive, préserver l’enthousiasme
Le besoin de cadres structurants pour faire fonctionner le booster
45 équipes sur 4 ans ! Les doutes et les remises en question inhérents à l’émergence des idées au sein de chaque équipe d’innovation ne doivent pas perturber ou amoindrir l’engagement des responsables du booster à les accompagner de façon efficace.
Or l’empathie et la communion ne suffisent pas face à l’émulsion cognitive. Au contraire, s’impliquer auprès des équipes peut participer à créer une charge mentale trop importante pour ceux qui seront chargés d’accompagner les projets au sein de l’Innobooster. Se délester de la charge cognitive en proposant des procédures relativement standardisées de formulaires en ligne est possible, mais au risque de réduire l’enthousiasme de départ.
Une solution serait d’apporter ce qui est nécessaire aux équipes d’innovation, c’est-à-dire les structures et les repères qui vont leur permettre d’affronter les difficultés. Ensuite, de faire que ces repères soient transmissibles et réplicables. De plus, loin d’être diffusés sous forme standardisée, ces repères structurants devraient eux-mêmes pouvoir s’enrichir de l’expérience et de la progression du Booster.
#4 Définitions des critères permettant de sélectionner les équipes
Première approche concernant l’accompagnement stratégique, les clés de filtre
Votre idée radicalement innovante, pouvant par la suite donner naissance à une entreprise à impact, va-t-elle créer un bien commun informationnel ? Sur quel sous thème de l’innobooster ?
Votre projet d’entrepreneuriat à impact pourrait-il développer la mise en mesure d’agir des personnes du territoire par la constitution d’un patrimoine informationnel commun ? Comment ?
Si votre idée prenait corps au sein d’une entreprise à impact, comment pourrait-elle donner naissance ensuite à un commun utile au territoire suisse, c’est-à-dire capable de favoriser la création de nouvelles entreprises à impact, capables de créer de l’emploi, positives pour l’environnement et la société ?
#5 De l’importance pour Innosuisse du shift vers les entreprises à impact
Première approche concernant la réalité économique et les bénéfices environnementaux
Les entreprises à impact sont capables de générer de la valeur économique et des emplois. Prusa leader les imprimantes numériques a 600 employés tout en partageant un bien commun informationnel.
Exemple de fabrication de géodomes en bois.
- Cas 1 : traditionnel, fabriquer les dômes à cout réduit, compter sur le nombre et les brevets pour être compétitif
- Cas 2 : impact appuyé sur les communs, partager le patrimoine informationnel, créer une centrale d’achat, mettre en capacité d’agir les menuisiers et entreprises d’un territoire.
En termes de protection et d’économie des ressources, le cas 1 nécessite des stocks, des transports, de l’obsolescence pour créer le désir de nouveaux achats et potentiellement la création d’invendus. À l’inverse, le cas 2 permet de favoriser la production locale, de mettre en capacité d’agir un territoire, de préserver les ressources en permettant le sur mesure, l’adaptation. Le cas 2 conduit à la production d’un patrimoine informationnel digitalisé.
Généralisé, la création et la diffusion de patrimoines informationnels communs par les équipes d’innovation de l’impact Entrepreneurship Booster permet de mettre en capacité le territoire helvétique à créer de nouvelles entreprises à impact, avec la préservation des ressources induite, la création d’emplois porteurs de sens, etc. C’est l’effet boule de neige.
#6 De la protection intellectuelle et du besoin de copyright
Protéger les idées au moment où elles sont encore fragiles
Le rôle d’accompagnement de l’Innobooster impose de conditionner l’aide à des mesures de protection efficaces de la paternité des idées. Ces mesures feront partie des obligations telles que celle d’appliquer un copyright sur les œuvres de l’esprit.
On pourrait concevoir le sujet de la PI de la façon suivante ;
- Par défaut la Protection Intellectuelle est ouverte.
- Cependant, dans tous les cas, pendant la phase d’idéation, le conseil de l’IB est de conserver la confidentialité au sein de l’équipe d’innovation et des ses partenaires de confiance, NDA si besoin
- Quand l’idée se tient, dépôt d’un nom et d’une marque suisse pour marquer la paternité, signe de confiance, assurer la parenté aux auteurs
Partage du patrimoine informationnel
Possibilité de duplication, mais sans spoliation (différence entre Wikipedia protégé et Wikimedia ouvert)
On pourrait peut-être aussi accueillir une proportion minoritaire d’équipe souhaitant une PI propriétaire comme élément référentiel ?
#7 Apport
À préciser, c’est une ébauche
Les entreprises à Impact mises en mesure d’agir par les communs s’inscrivent dans les modèles de l’innovation ouverte et œuvrent ainsi au service de la progression de la société et de la réalisation des objectifs du développement durable.
À travers le partage de patrimoines informationnels ouverts, les entreprises à impact mises en mesure d’agir par les communs développent la liberté d’entreprendre et d’innover de façon éthique, ce faisant, elles augmentent les chances de réussir l’adaptation du territoire helvétique aux transitions numériques et environnementales.