Image : un des mixs réalisé à Layoune au Maroc 

L'outil Unlimited Cities n’appartient plus aujourd’hui à ses initiateurs, car depuis que le Host Lab l’a inventé comme résultat d’une recherche européenne en 2011, son noyau a été complété par une série d’acteurs de différents types, ONG, collectivités locales, chercheurs de différents continents.

Il y a ainsi une "mise en abîme" passionnante à observer sur une dizaine d’années. On voit comment un outil destiné à favoriser l’innovation ouverte pour les territoires se transforme lui même selon des logiques d’innovations ouvertes. 

Une vidéo de 2013 expliquant la vision d'Unlimited Cities...

Au delà même de l’usage de licences Creative Commons favorisant le partage pour les tutoriels et les analyses (CC BY SA) et de licences libres pour les parties logiciels (GNU AGPLv3), les porteurs du projet ont souhaité aller plus loin avec ce défis ;  choisir la bonne méthode pour que l’outil puisse à terme devenir un standard pour l’intelligence collective aussi accessible et simple à utiliser que des crayons de couleur. 

Comment faire pour que cet outil gratuit, destiné à favoriser la co-imagination puisse évoluer de façon à devenir encore plus évident à déployer sans connaissance informatique, sur des serveurs puissants, pour qu’il fasse partie des boîtes à outils les plus basiques de toutes les structures destinées à l’education, l’enseignement et plus généralement toutes les organisations susceptibles de s’engager dans des démarches d’innovation ouverte ?

Pour réaliser cette vision, les initiateurs et porteurs du projet  ont décidé d’aller au delà de la technique des licences ouvertes et de s’attacher à une vision plus économique voir plus philosophique de la coopération à travers les communs. En particulier en organisant le développement de l’outil selon le mode d’organisation des communs et son triptyque archetypal ressource, communauté et gouvernance capable de fonctionner sur le long terme. 

  • La ressource c’est l’outil logiciel d’intelligence collective visuelle nommé Unlimited Cities, dont le prototype a été testé en situation réelle pour la première fois lors du Festival Futur en Seine à Paris en 2011. 
  • La communauté d’utilisateurs s’appuie sur une  structure capable créé sous la forme d’une association en 2015 sous le nom d’Urbadiversité puis 7 Milliards d’Urbanistes. 
  • La gouvernance des évolutions du noyau et des fonctionalités de la ressource, ainsi que d’autres civictechs qui émergent par résonances et capillarités est garantie par les statuts de l’Open Urbanism Fondation, créée à Genève en 2021 et à vocation d’interet public.

L’intéressant est que la réussite d’un logiciel libre ou d’un commun ne se décrète pas.

  • D’abord, il y a la construction par une communauté, un groupe d’acteurs qui considèrent la ressource suffisamment utile pour la développer, l’utiliser, l’améliorer et la protéger.
  • Puis, si la ressource prouve son utilité, le commun devient utilisé par une base d’utilisateurs de plus en plus large et commence à acquérir des moyens de plus en plus importants pour s’améliorer.

Ces moyens peuvent être le travail de contributeurs bénévoles qui s’engagent dans une communauté et sont reconnus pour leur apports, d’organisations associatives ou privées qui utilisent cette ressource pour vendre des services et ont intérêt à l’améliorer, d‘organisations publiques qui utilisent la ressource en lien avec des politiques d’intérêt général et on aussi intérêt à la rendre plus performante en dépensant une fraction du temps et de l’argent de ce qui serait nécessaire sans les différentes mutualisations permises par les différentes coopérations.  

Le projet est en cours.

Domaine(s)
Participation - Intelligence collective