La plupart des civic-techs open source pour la participation dans le monde s’utilisent en ligne et s’appuient sur des modules incontournables ;

  • la possibilité d’organiser des sondages/enquêtes,
  • de mettre en place des boites à idées,
  • des consultations,
  • un budget participatif
  • une cartographie participative
  • créer un espace d’échange.

Les problèmes récurrent de ces plateformes sont la fracture numérique et la difficulté de toucher à toutes les typologies d’acteurs. Par ailleurs, ces plateformes ne proposent pas d'outils de co-création accessibles à tous et permettant de favoriser les dialogues et la confiance entre professionnels et non professionnels 

Référence ; l’Observatoire des civic tech et de la démocratie numérique de Décider ensemble / Logiciels libres et Open Source 


1 UNLIMITED CITIES

La civic-tech d’intelligence collective visuelle Unlimited Cities a été crée  en 2011 par le laboratoire Host en résultat de la recherche Européenne Feder UrbanD. Depuis 2015,  elle bénéficie du réseau international d’utilisateur 7 Milliards d’Urbanistes pour s’améliorer en innovation ouverte. Depuis 2021, la Fondation pour l’Urbanisme Ouvert basée à Genève assure son développement et son partage en tant que logiciel libre libre et open source licence GNU AGPL 3.0. Unlimited Cities a été utilisé dans plus de 20 pays, a reçu le prix de la Commission Européenne Open Cities en 2013 et est référencée comme bonne pratique par ONU-Habitat pour la réalisation des ODDs depuis 2016.

Restée unique à ce jour dans son concept, la plateforme Unlimited Cities s’appuie sur 4 innovations radicales permettant l’intelligence collective et l’innovation ouverte ;

  1. « Le aller vers », la plateforme s’utilise dans les espaces public et tous lieux avec des médiateurs qui vont à la rencontre de tous les publics, y compris les plus exclus
  2. « La mise en capacité créative visuelle de toutes et tous », la plateforme donne à tout interlocuteur, parlant la langue du pays ou pas de créer, commenter sa vision pour le futur de la ville à partir de collages d’éléments  urbains et paysagers sur des photos.
  3. « La production de donnée quantitatives qualitatives », les collages et les imaginaires réalisés par les utilisateurs intègrent des données telles que prix, bilan carbone, adaptation à l’économie circulaire et sont géoréférencées, permettant des traitements scientifiques automatisés par l’intelligence artificielle.
  4. « le changement de posture entre professionnels et non professionnels », les réunions collectives organisées à la suite des médiations numériques dans les espaces publics regroupent des co-auteurs citoyens et usagers ayant « appris par le faire » et ainsi prêt à l’intelligence collective au sein de living labs territoriaux.  

Parce qu'Unlimited Cities est un logiciel open source et modulaire, et que les plateformes présentées ci-dessous sont également open source, Unlimited Cities peut connecter ou intégrer les modules présents dans les plateformes présentées ci dessous en fonction du développement du projet de Recherche et Innovation DUT.


2 CITIZEN LAB

Créée en 2015 par l’entreprise belge du même nom, CitizenLab est une plateforme de démocratie numérique qui facilite la participation et la co-création citoyenne. Initialement basée sur un logiciel propriétaire, cette plateforme, à destination des collectivités locales, compte aujourd’hui plus de 300 organisations utilisatrices dans plusieurs pays en Europe et dans le monde. Les modules proposés par la plateforme sont : collecte d’idées, propositions citoyennes, budget participatif, cartographie interactive, ateliers en lignes, sondages, enquêtes, choix entre plusieurs scénarios, pétition, volontariat, questions et réponses, informations.

Différence avec Unlimited Cities :  

  • S’utilise en ligne avec le problème de la fracture numérique et la difficulté de toucher tous les publics
  • Sans module de co-création et de co-imagination visuelle commenté par les citoyens 
  • Pas de production de donnée quantitatives/qualitatives
  • Pas de changement de posture par manque de module de co-conception 

3 CONSUL

C’est un outil de participation citoyenne pour un gouvernement ouvert, transparent et démocratique, dont le développement a été initié par la municipalité de Madrid en 2015. Un espace en ligne, une communauté slack ainsi que la conférence CONSULCON permettent à la communauté d’utilisateurs d’échanger sur l’outil. La Consul Democracy Foundation s’occupe également d’animer ces communautés d’échanges. Consul est utilisé par plus de 35 pays et plus de 180 gouvernements dans le monde et a reçu le prix du service public des Nations Unies. Plusieurs entreprises proposent des services pour l’installation et l’utilisation de l’outil. La plateforme se compose de plusieurs modules : débat, propositions (qui peuvent en- suite être soumises au vote), budget participatif, vote (avec identification), consultation sur les lois et règlementations. En collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement, un module dédié aux Objectifs de Développement Durable a été développé

Différence avec Unlimited Cities :  

  • S’utilise en ligne avec le problème de la fracture numérique et la difficulté de toucher tous les publics
  • Sans module de co-création et de co-imagination visuelle commenté par les citoyens 
  • Pas de production de donnée quantitatives/qualitatives
  • Pas de changement de posture par manque de module de co-conception 

4 DECIDIM

Créé en 2016 et financé dans un premier temps par la municipalité de Barcelone, Decidim est une plateforme numérique pour la participation citoyenne dite modulable, c’est-à-dire qu’elle permet aux utilisateurs de créer des modulesen fonction de leurs besoins. Ces différents modules-types de participation sont : les concertations (avec calendrier d’étapes), les Assemblées (espaces permanents de débat comme pour les conseils de quartier), les enquêtes par questionnaire (questions ouvertes, fermées, à tri, à matrice et conditionnelles), les conférences (gestion événementielle, inscription en ligne, mise en valeur d’intervenants et partenaires, retranscription et participation), les pétitions et votations ainsi que les cartes. A ce jour, plus de 300 institutions ou organisations utilisent Decidim.

Différence avec Unlimited Cities :  

  • S’utilise en ligne avec le problème de la fracture numérique et la difficulté de toucher tous les publics
  • Sans module de co-création et de co-imagination visuelle commenté par les citoyens 
  • Pas de production de donnée quantitatives/qualitatives
  • Pas de changement de posture par manque de module de co-conception 

POL.IS

POL.IS a été créé à Seattle, dans les années 2010, à l’époque des mouvements Occupy Wall Street et des Printemps Arabes, au cours desquels les organisateurs avaient des difficultés à communiquer avec les citoyens. Initialement propriétaire, le logiciel devient open source en 2016 et l’entreprise à son origine devient une organisation sans but lucratif en 2018, la Computional Democracy Project. Ce logiciel repose sur un système de grands groupes de conversation : les commentaires de chaque contributeur sont collectés, analysés et retranscrits en temps réel. Il n’y a aucune limite au nombre de personnes pouvant participer à une conversation. Ainsi, chacun peut saisir des déclarations sur lesquelles les autres utilisateurs peuvent réagir et exprimer leurs positions, en cliquant par exemple sur « d’accord », « pas d’accord » ou « passer ». Pour effectuer une collecte automatique en temps réel, le logiciel mobilise des algorithmes. Ces derniers regroupent les utilisateurs qui ont voté de manière similaire dans des groupes d’opinion, en les distinguant visuellement et en identifiant les points de consensus. Le logiciel permet ainsi conserver les opinions minoritaires. 

POL.IS est un Wikisurvey, c’est-à-dire une sorte de sondage créé par les participants eux-mêmes.

Différence avec Unlimited Cities :  

  • S’utilise en ligne avec le problème de la fracture numérique et la difficulté de toucher tous les publics
  • Sans module de co-création et de co-imagination visuelle commenté par les citoyens 
  • Pas de production de donnée quantitatives/qualitatives
  • Pas de changement de posture par manque de module de co-conception